vendredi 25 décembre 2009

L'Argentine et la grippe A (H1N1) chez l'enfant


En préparant l’article sur la grippe en Chine, rassurante, je suis arrivé sur cette publication sur la grippe en Argentine assez inquiétante. Cet article n’est pas publié dans la revue mais accessible seulement en ligne, ce qui explique qu’il m’a échappé durant quelques jours, car je ne passe pas ma vie sur le net, Et c’est Noël.

Malgré la trêve de Noël où tout est formidable, je dois vous informer:
Les commentaires du Dr Gamin sont en bleu.
Préambule
Géographie
L’Argentine est un vaste pays (plus de 5 fois la France) s’étendant sur 3700 km du  nord au sud et sur 1400 Km d’est en ouest

                image Wikipedia  sous licence Creative Commons Paternité version 3.0 Unported.

Sa population est de 40 millions d’habitants.


Son économie est dramatique. L'instabilité politique et économique a plongé l'économie argentine dans l'enfer d'une crise sans précédents en 2002. Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. La crise économique mondiale de 2008 a fait replonger ce pays qui émergeait à peine.

Le système de santé
 :
l’Argentine consacrait en 2005 7 % de son PIB à la santé et aux services sociaux. Pour un pays en ruine c’est déjà bien mais pour un pays si vaste où 15 à 50 % des gens vivent au dessous du seuil de pauvreté, avec deux crises successives qui modifient brutalement le statut des personnes (perte de revenus, de domicile...) cela ne permet peut être pas de tout faire.
 PIB de l'Argentine en 2005 (Source Wikipedia)

"Ceci explique peut être cela "

La Grippe donc :

Entre Mai et Juillet 2009, 251 enfants ont été hospitalisés pour la grippe. Les taux d'hospitalisation ont été le double de ceux de la grippe saisonnière en 2008. Parmi les enfants qui ont été hospitalisés, 47 (19%) ont été admis en unité de soins intensifs, 42 (17%) ont nécessité une ventilation, et 13 (5%) sont décédés. Le taux global de décès était de 1,1 pour 100.000 enfants, comparativement à 0,1 pour 100.000 enfants contre la grippe saisonnière en 2007. (Pas de décès pédiatriques associés à la grippe saisonnière en 2008.) La plupart des décès ont été causés par des hypoxémies réfractaires. Chez les nourrissons de moins de 1 an, le taux de décès est  7,6  pour  100,000.


































Ce graphique montre  en A en bleu, la survenue des grippes selon la semaine, B en vert, la répartition par âge et l'existence d'infections associées plus souvent chez les petits, C en orange, la sévérité selon l'âge (Death = mort, ICU =  Intensive Care Unit ou service de réanimation, Ward = hospitalisation classique). Le graphe D montre que les petits sont sur-représentés. Le graphe E indique l'âge des enfants décédés.  Il n'est pas totalement cohérent avec le tableau qui suit.




















Deux petits tableaux donc (cliquez sur eux pour agrandir) tirés de l'article étudié, même en anglais, valent mieux qu'un long discours.
Rassurez vous, l'anglais médical est presque aussi simple que le français médical, qui n'est pas forcément facile je vous le concède (Mais pas pire que le jargon des juristes). La preuve, c'est que j'ai fait "allemand et russe", ce qui n'est guère utile en médecine, puis anglais, dès le début de mes études de médecine pour le" fun" mais c'est resté laborieux, aussi pour moi. Alors j'ai appris un peu de japonais que je trouve beaucoup plus difficile que l'anglais à lire et écrire surtout. Mais je m'égare, reprenons.


Le second tableau montre:
13 décès au total , survenus chez des enfants  de moins de 15 ans  dont 9 étaient porteurs de maladies déjà très sévère.
avec10 décès de petits enfants de moins de 3 ans dont 4 n’avaient pas de facteurs de risque (âge : 1 mois, 10 mois, 2,2 et 2,5 ans). Les autres étaient déjà gravement malades.


Quelles leçons pour  nous en hémisphère nord?

Des études publiées dont je dispose, il ressort que :
Les petits enfants de moins de 2 ans sont plus à risque d’avoir la grippe  
Les facteurs de risque déjà décrits sont les mêmes
La gravité semble moindre dans les pays riches (comme souvent)

Et la vaccination ?
On dispose d’un vaccin sans adjuvant pour les petits enfants, il faut donc vacciner les petits enfants, surtout s’ils ont un facteur de risque
Faut-il abaisser l’âge de la vaccination pour les petits nourrissons de moins de 6 mois à risque ? Je ne sais pas si le vaccin est efficace, mais nos savants le savent sûrement.
Il faut aider les pays pauvres, car la grippe est plus dangereuse quand la situation préexistante est mauvaise.

Conclusion :
La grippe est plus sévère chez les petits enfants. En Argentine, elle a tué.
Vaccinons les enfants de 6 mois à 2 ans surtout s’ils sont à risque .

Voir aussi:
"la grippe dans le monde"
"La grippe en Chine"

La médecine n’est pas toujours drôle mais ce n’est pas sa vocation. Nous sommes là pour soigner les gens et leur permettre de vivre dans les conditions de santé les meilleures.


                          le Fritz Roy dans les Andes (Photo Wikipedia)

" C’est la trêve, joyeux Noël, bonne année 2010 à tous et merci de me lire "


Référence :
Romina Libster, MD, Pediatric Hospitalizations Associated with 2009 Pandemic Influenza A (H1N1) in Argentina  N Eng J Med 361;26  December 24, 2009 : publié sur le site de NEJM

Mots clés: Argentina, vaccin, Grippe, influenza, enfant, nourrisson, A(H1N1), gravité

jeudi 24 décembre 2009

La Chine et la Grippe A(H1N1)







La Chine est un grand pays,  la Chine fait tout en grand. La Grande Muraille mesure 6700 km, 6 à 7 m de hauteur, et 4 à 5 m de largeur.( Photo Wikipédia)




 Tout y est grand, sauf la grippe, une petite et les chinois publient des choses fort intéressantes.

Je vous ferais un tout petit article relatant leur grande expérience. Les commentaires du Dr Gamin sont en bleu





L’article passe en revue les signes cliniques de la Grippe 2009.  de juin à Août 2009
61 hôpitaux de 20 provinces ont participé à cette étude.

Voici une petite carte de ces provinces pour vous rappeler votre bonne géographie:




Image tirée de l'article étudié













Qui a la grippe ?
Pour détecter les sujets fébriles, les chinois ont installé des scanners thermiques dans  tous les ports et les aéroports permettant d’entrer en Chine.
Fin août,
56 millions de voyageurs ont été contrôlés et 17 909 présentant un syndrome fébrile et respiratoire ou les sujets très proches ont eu une recherche du virus A(H1N1) par PCR.

4,3 % des personnes présentant des signes de grippe ou leurs contacts soit  747 personnes, ont été positives .
Quand on entend partout en France dire que 100 % des gens qui ont de la fièvre et toussent ont la « grippe A, on ne peut qu’être étonné de cette différence. Soit les chinois sont mauvais, mais tout de même, ils publient leurs travaux dans une revue prestigieuse, soit les français sont « trop bons » mais pourquoi ne publient-ils pas ?

426 personnes ont été étudiées de manière très précise. Les symptômes sont les mêmes qu’ailleurs (fièvre, toux, fatigue, d'apparition rapide)

L’évolution est favorable avec très peu de complications.
L’incubation est de 2 jours et la guérison, contrôlée de surcroit par la disparition du virus nasal, est obtenue en 6 jours.
La prescription précoce de « Tamiflu » raccourcit un peu la durée d’évolution mais les médecins chinois sont sceptiques sur le bien fondé de son emploi compte tenu du risque d'émergence de résistances, de la faible efficacité, du caractère bénin de cette grippe, et du prix. 6 réactions indésirables bénignes ont été constatées.Voilà qui devrait tranquilliser  nos décideurs et les réconcilier avec les médecins généralistes et les pédiatres qui pensent plutôt comme les chinois (et hop O/15 !)


Conclusion : Grande chine et petite grippe.

 voir aussi:
"La grippe dans le monde"
"la grippe en Argentine"

Il se confirme que :

"Toux n’est pas grippe et grippe n’est pas tout"

Référence :
B Cao et Coll : Clinical Features of the Initial Cases of 2009 Pandemic Influensa A 5H1N1) Virus in china,  New England Journal of Medecine 351 ; 26, 24 dec 2009, p 2507-2517

 mots clés: Chine, 中国, grippe, 瓷器感,  A(H1N1), influenza, signes, Tamiflu,

dimanche 6 décembre 2009

La grippe dans le monde (Auvergne, France, Australie, Nouvelle Zélande, USA, Chine, Argentine)

En septembre 2009, l’OMS a recensé  dans le monde  277 607 cas de grippes confirmés avec 3205 morts soit 1,03 % (on est loin des 30 000 morts français de 1968 et des 3 millions actuels de malades français)

"The New England Journal of Medecine" du 12 Novembre 2009  nous livre plusieurs articles sur la grippe A 2009 : les commentaires du Dr gamin sont en bleu.

Accrochez vous ce n'est pas bien gai  et c'est plein de chiffres,  mais je simplifie au  maximum, les deux articles nous concernant:




Ces deux articles pointent les mêmes facteurs de risques :


Obésité importante avec IMC ( = Poids/taille²)  > 35, ce qui correspond à plus de 90 K pour 1m60, ou 113 K pour 1m80   qui concerne  29 % des patients hospitalisés.
Diabète qui concerne  16 % des patients hospitalisés.
Asthme sévère ou  pneumopathie chronique qui concerne  33 % des patients hospitalisés.
Insuffisance cardiaque  qui concerne  10 % des patients hospitalisés.
Certains cumulaient:  28 % des patients hospitalisés avaient plusieurs facteurs de risques.
32 % des patients hospitalisés étaient en bonne santé auparavant.


Situation américaine (1). La période étudiée va du 1 mai au 9 juin 2009

13217 cas d’infections et 1082 hospitalisations de grippe A H1N1, sont  recensés durant cette période un peu courte. "A la louche", on doit pouvoir estimer le nombre de cas au double ou au triple ce qui reste très faible pour un tel pays, soit 40000 grippes et 304 morts. 
272 (un quart) patients ont été étudiés ici :

67/ des 272 hospitalisés étudiés, ont été admis en unités de soins intensifs (USI).  19 sont morts.
Parmi ces 272 hospitalisés, 18 femmes enceintes dont 4 avec asthme, 2 diabétiques. 6 ont été admises en USI, 2 sont mortes, mais il n’y a pas de précision sur les facteurs de risques surajoutés pour ces deux personnes.


Situation en Australie et Nouvelle Zélande : (1)


Cet article est très intéressant car il recense tous les types de grippes  ( A H1N1 2009 , sans précision, A saisonnière HIN1 ou H3N2) admis en USI durant la période du 1 Juin au 31 Août (l’hiver là bas) ce qui correspond à pratiquement toute la période de la grippe : 856 cas  répartis ainsi
Grippe A H1N1                                              722 cas   DC 14,3 %
Grippe sans précision                                    97 cas    DC 13,4 %
Grippe saisonnière H1N1 ou H3N2            37 cas  DC 16,2 %

La sévérité est la même dans quelque soit le virus. La grippe A 2009 n’est pas plus méchante que les autres.

Les femmes enceintes sont au nombre de 66 soit 9 fois plus que le chiffre attendu compte tenu de la fréquence des grossesses dans la population. L’article indique que cette sensibilité des femmes enceintes n’est pas spécifique à ce virus, mais existait déjà lors des précédentes épidémies. Il ne dit pas l’évolution des femmes enceintes.

En Chine (Mise à jour du 25 déc 2009)
Un si vaste pays avec une petite grippe gentille
En Argentine (Mise à jour du 25 déc 2009)
La grippe a été plus sévère surtout chez l'enfant à risque. Cela encourage à vacciner les enfants de moins de 2 ans. Cliquez sur le lien pour plus de détail.

En France : (2-3)

Les chiffres publiés  (décembre 2009) sont assez curieux :
2,76 millions de cas (mais que met-on ici ? Ce sont des calculs fais par de brillants mathématiciens à partir de la fréquentation des cabinets médicaux, Quand je vois la variété des malades à mon cabinet et mes propres difficultés diagnostiques, je suis rêveur; mais pour les statisticiens qui ne voient pas les malades, la situation est peut être plus simple. Et moi avec mes questions idiotes, peut être suis-je un peu simplet ?) avec 86 morts soit 1 pour 30 000 cas . Ces chiffres n’ont rien de comparable avec la situation américaine. La comparaison avec l’Australie est délicate également  puisqu’on ne possède que les chiffres des cas graves hospitalisés en USI.


En Auvergne : à la date du 4 décembre 2009 (4)

Une alerte grave chez une enfant, avec hospitalisation en unité de soins intensifs d'une petite fille de 9 ans en syndrome de détresse respiratoire aiguë, d’évolution heureusement favorable, mais aucun mort en pédiatrie.




Dans trois mois, ce sera sans doute terminé:

Si on accepte l’idée que ce qui s’est passé dans l’hémisphère sud, puisse nous arriver, on peut dire que  l’épidémie durera 3 mois avec un pic à la 6ème  et 7ème semaines soit fin décembre à mi janvier, et s’éteindra.
On pourra alors revenir à la vache folle, la grippe aviaire car les oiseaux migrateurs vont revenir, et peut-être à des sujets de sociétés plus variés comme la politique de santé, la recherche, la lutte contre la pauvreté, l'eau, et le reste. « On n’est pas couché »


" Toux n’est pas grippe, grippe n'est pas tout ! "

Références

1. New England Journal of Medecine  Vol 361 N° 20 du 12 Novembre 2009 (4 articles sur la grippe)
2. « Le monde » daté du 30 novembre 2009
3. « Le monde » daté du 2 décembre 2009
4. "USI Pédiatrie Clermont-Ferrand", Centre de référence pour l'Auvergne (communication personnelle)

Mots clés: A(H1N1),Enfant, Grippe, grossesse, pandémie, réanimation, USI, USA, Argentine,Australie,  New Zeland, France, Auvergne,

Mise à jour: le  25 Déc 2009

          Retour au sommaire

jeudi 3 décembre 2009

Grippe A(H1N1): Panique au " Vaccin Palace" : « le grand n’importe quoi. »


Rien ne va plus pour la vaccination de la grippe A 2009
.
Les français ne sont pas si dociles. Comme ils rechignaient, on leur a fait peur en ne parlant que de cas graves et de morts. Du coup, ils se ruent dans les centres de vaccination qui sont débordés. La police a dû intervenir. Les directives changent tous les jours. Le vaccin sans adjuvant plébiscité par les français était accordé jusqu’à 9 ans hier, aujourd'hui 2 ans, et demain ? car les stocks sont limités.
Pour accélérer la campagne, on continue à négliger les généralistes et les pédiatres, mais on a recours à l’Armée.
L’objectif est de vacciner 250 000  personnes par jour.

Faisons un rapide calcul :
Avec 60 millions de français, il faut 240 jours soit 8 mois, en travaillant samedi, dimanche, jours fériés, Noël et jour de l’An,  et avec une seule dose. On aura donc fini l’été prochain. En comptant un effet secondaire préoccupant pour 100 000 vaccins cela fait 600 complications.

Si on ne vaccine que les 6 millions de sujets à risques (grands obèses, insuffisants cardiaques, respiratoires déficits immunitaires et quelques autres au fur et à mesure de nos connaissances), au rythme prévu ils seraient protégés dans 24 jours avec un risque de 60 complications.
Mais qui connaît les personnes à risques ? La CPAM  n’a pas accès aux diagnostics, elle ne connaît que les prescriptions et les maladies prises en charge à 100% . Son estimation est forcément approximative. Quant à l’Armée, si brillante soit-elle, elle n’est pas connue pour ses exploits en médecine préventive, cela se saurait !
Il faut donc impérativement faire appel aux médecins généralistes  et aux pédiatres qui savent tout cela et qui de plus sont préférés par les patients. "Pourquoi continuer à ramer quand on attaque la falaise ?"

Où en est la grippe dans le monde ?

Aux USA, petite flambée en mai et juin avec cependant 40 000 cas  et environ 400 morts en extrapolant les cas publiés dans le NEJM. (1), ce qui est un peu hasardeux je vous l’accorde. Cela continue mais se ralentit. (2)

En Australie : épidémie en juin, juillet, août,  avec 67 morts dont 86 % étaient porteurs de facteurs de risques. (1)

En France : on estime le nombre de cas à 2,76 millions avec 86 morts. (3) C'est si peu que cela surprend.
 Ces estimations de 2,76 millions de cas sont sujettes à caution car il existe en fait toutes sortes de pathologies.

En pédiatrie à mon cabinet je vois toute la journée des enfants qui ont :
- de la fièvre à 39° sans toux ni abattement avec examen normal : donc pas de grippe,
- de la fièvre à 39° avec angine blanche (virale) :  donc pas de grippe,
- de la fièvre avec fatigue et guérison  "miraculeuse" en 1 à 2 jours : donc pas de grippe,
- de la fièvre avec le nez qui coule, en crèche ou à l’école : rhinopharyngite = donc pas de grippe.
-de la fièvre avec une affreuse angine pouvant nécessiter des antibiotiques et parfois des vomissements.
Je ne vous cite pas tous ceux qui toussent sans fièvre, les gastro-entérites, les otites et compagnie...
Je n'ai quasiment jamais prescrit d’antibiotiques, une fois du Tamiflu* pour un enfant de 8 ans qui était vraiment mal (avec guérison "miraculeuse" le lendemain ! et le Tamiflu* a été arrêté) et aucune hospitalisation.

J’ai l’impression d’avoir vu moins de 10  "grippes" durant ces dernières semaines alors qu’en janvier 2009, j’en avais vu pas loin de 200 en une semaine, (grippes et mois de l'année 2005 à Avril 2009) dans l'article de septembre.

J’ajoute que pour un diagnostic de certitude, il faut se faire prélever à l’hôpital et que cela coûte entre 200 et 300 € non remboursés, donc aucun volontaire pour  "servir la science"!
"l'esprit civique se perd" ! mais l'enfant guérit tout de même, alors...

J’observe cependant qu’on peut fermer des classes, voire toute l’école, quand il y a 3 enrhumés ou 4 tousseurs..."prudence est mère de sûreté"

Que devrait-il arriver ?

 En Australie : cela s'est passé ainsi: (1)

 





image "NEJM" du 12/11 /2009 p.1931





 l’épidémie a commencé début juin, le pic en juillet et la fin en août.

En France actuellement, (2)





image "Le Monde" du 30 /11/2009




Il est difficile de savoir où en est l'épidémie. De l’expérience de mon cabinet et de l'histoire australienne, je retiens le sentiment qu’on est plutôt au début et que le pic devrait arriver fin décembre et mi- janvier. Mais je ne lis pas (hélas) dans le marc de café et je ne manie pas aisément le pendule. Dommage.

Conclusion :

Comme disent les sportifs, « il faut revenir aux fondamentaux »
On s’est trompé et on n’y arrivera pas. C’est mathématique. L’Armée et les étudiants n’y changeront rien.
"Le navire tangue dans la tempête, réduisons la voilure et redressons le cap"..
Ils faut vacciner les personnes à risques qui le souhaitent, leurs médecins les connaissent. Profitons de leur savoir.
Arrêtons d’affoler les gens en bonne santé. Qu’ils se vaccinent tranquillement s’ils le désirent.

"86 Morts pour 2 ,76 millions de cas c’est triste mais c’est très peu (1 pour 30 000), sans doute moins que les accidents de la route dans le même temps."


Références :
1. New England Journal of Medecine  Vol 361 N° 20 du 12 Novembre 2009 (4 articles sur la grippe)
2. « Le monde » daté du 30 novembre 2009
3. « Le monde » daté du 2 décembre 2009

Mots clés:  A(H1N1), enfant, grippe, pandémie, panique, risque, vaccin, généraliste, pédiatre

lundi 23 novembre 2009

Allo Docteur, je viens de recevoir le papier. Faut -il faire vacciner mon enfant contre la grippe A ?

 Actuellement,  "sécu",  télévision et radio aidant, je suis inondé de coups de fil : "juste un petit renseignement"

la grippe A actuelle n'est pas  si courante. Elle n'est ni plus, ni moins méchante que la grippe habituelle selon le New England Journal of Medecine du 12 Nov 2009 . Les complications sont rares et concernent  surtout les porteurs de maladies chroniques très sévères.
Ce qui est en cause ce n'est pas le vaccin mais la politique de l'OMS , de notre pays et le manque de transparence, arnaque, magouille et corruption .

Enfant ou adulte? peu de différence


Il est cohérent de vous vacciner si vous remplissez une des conditions suivantes:

Avoir de 6 mois à 3 ans (et avec un facteur de risque, on ne traine pas) voir la grippe  en Argentine
Avoir une maladie sévère du cœur ou du poumon, un diabète (votre médecin le sait et vous aussi).
Avoir une immunité faible (déficit immunitaire, corticothérapie orale au long cours, chimiothérapie ?).
Obésité importante (grand facteur de risque aux USA et en Australie)

Il est moins cohérent de vous vacciner si vous remplissez  une ou plusieurs des conditions suivantes:


Jamais vacciné contre la grippe saisonnière les années précédentes. Ce n'est pas votre truc
Vaccination  l'hépatite B non souhaitée, pourtant plus dangereuse que la grippe A,
Vous fumez: vous aimez le risque car le tabac tue beaucoup plus que tout le reste.
Vous conduisez vite et évitez les transports en commun (Levez le pied,  la route tue beaucoup).
Vous n'êtes pas inquiet à cause de cette grippe. (avec tout ce qu'on raconte, on aurait pourtant de quoi l'être ! )
Pas envie de ce vaccin. (Tant mieux ! ça tombe bien, C'est "Panique à Vaccin Palace", il y a trop de candidats. Où sont les vaccins?)
Vous êtes enceinte ?: le texte est fait: ce fût très difficile  car c'est très complexe, . Cliquez là.

"De toute façon vous êtes libres. Ce vaccin n'est pas obligatoire, sans doute pas dangereux, au pire inutile, et dites vous que quoique vous fassiez, vous auriez pu faire le contraire."

"Et si vous fumez (en voiture surtout !!), il est plus efficace d'arrêter le tabac , pour vivre bien et longtemps,  que de se faire vacciner contre la Grippe A !"

Si vous pensez avoir un facteur de risque et que vous ne savez pas quoi faire, consultez votre médecin. Par téléphone, le médecin ne peut s'en tenir qu'à des généralités. La médecine est déjà difficile quand on a les gens en face de soi, par téléphone, elle devient hasardeuse. Évitez

 Ce sujet très sensible peut être mis à jour à tout moment en fonction de l'évolution des connaissances


Le 25 juillet 2011:( Le Monde du 24 et 25 juillet 2011) et bulletin AFP du 18/8/2010
Des cas anormaux de narcolepsie (tomber brutalement sommeil) ont été observés en Finlande, Suède, France (23 cas), Norvège chez des enfants ou adolescents vacciné par le vaccin Pandemrix de GSK et en France 2 avec le Panenza. La relation avec le vaccin est  établie.

L'Agence européenne du médicament recommande de ne pas utiliser le Pandemrix chez les sujets de moins de 20 ans.


La vaccination antigrippale  H1N1reste recommandée ! Compte tenu de sa bénignité, on ne comprend pas pourquoi. Chacun fera selon son désir.


Autres reférences:

Agence france presse  du 18/8/2010
Six cas de narcolepsie après vaccination contre la grippe A (H1N1) "Le monde" du 28 /8/2010
même sujet: "Le monde du 1/2/2011"

Dernière mise à jour le 29 Juillet 2011.

dimanche 22 novembre 2009

Grossesse et vaccin Grippe A H1N1 que faire?

Nous abordons là un sujet extrêmement sensible et complexe. Sensible car il s'agit d'un bébé à venir, Complexe car le statut immunologique d'une femme enceinte est  encore très mystérieux.
Que vient faire un pédiatre dans cette affaire?
Le gynécologue, qui voit les femmes enceintes, n'est-il pas mieux placé?
Non, le gynécologue suit votre grossesse et tente de vous accoucher du bébé le plus merveilleux, mais l'immunologie n'est pas sa tasse de thé.
L'immunologiste ? Oui il est très fort, mais comment le rencontrerez-vous?
Le pédiatre est au carrefour, entre la mère, le père, l'enfant. Il peut donc se faufiler pour vous aider.
En tout cas j'essaye, à la mesure de mes  moyens et de mes connaissances.

Quel est le statut d'une femme enceinte d'un point de vue immunologique ?
Une femme enceinte a reçu du père un spermatozoïde qui, combiné à un ovule, a donné un "œuf" qui se transformera en un adorable nourrisson. La mère accueille donc ce fœtus, futur nourrisson. Ceci est assimilable à une greffe.
Quand on fait une greffe de peau, si le donneur n'est pas compatible, celle ci est rejetée en 8 à 10 jours. Hors le bébé est toléré 9 mois. A 9 mois, il semble "rejeté" et l'accouchement a lieu.
La grossesse s'est faite grâce à un phénomène de tolérance immunitaire durant lequel les mécanismes de rejets de greffes sont mis en sommeil.
 En même temps que le bébé est toléré, beaucoup d'autres "choses" sont tolérés: le toxoplasme transmis pas les viandes mal cuites, le candida albicans qui donne des mycoses, le streptocoque B et d'autres.
La femme enceinte ne rejette plus ce qui lui est étranger.

C’est aussi pourquoi elle réagit peu aux vaccins. On ne sait guère quelle efficacité ont les vaccins. Même si depuis une dizaine d’années, on prône la vaccinations des femmes enceintes, on reste assez ignorants de leurs effets et 10 ans, c'est très court.


Quelle efficacité pour les vaccins chez la femme enceinte ?
A ma connaissance, il n'existe aucune étude sérieuse sur l'efficacité des vaccins dans cette situation; En effet il est éthiquement impossible de recruter des femmes enceintes pour étudier l'effet d'une injection de vaccin.  Bien sûr, dans la série ""soyons modernes", certains vaccinent les femmes enceintes pour deux raisons apparemment louables, les protéger et protéger ensuite leur bébé. Mais ceci est tout récent. Combien de fois n’a-t-on pas vu des essais merveilleux, brutalement interrompus ? En temps que pédiatre, je considère que sauf exception liée à une situation individuelle particulièrement grave, il faut environ 20 ans de recul pour accepter un traitement nouveau pour un produit concernant un sujet en croissance, corporelle mais aussi cérébrale. Pour les vaccins chez la femme enceinte, on s'est surtout limité à étudier les cas où par erreur un vaccin a été injecté, et la seule question qui retient alors l'attention est : comment va le bébé?
 Le lobbying forcené des systèmes de santé privés, laboratoires et assurances aux USA -sans doute en Europe, mais on en parle moins - n’augmente guère notre tranquillité.( Cf référence article du Monde)
La seule publication que j’ai pu trouver sur dans la base de données du NEJM (voir plus loin) concerne une étude limitée faite au Bangladesh en 2008 (pourquoi le Bangladesh alors que tout aurait été si simple aux USA ? sans doute parce que ce pays possède une infrastructure médicale exceptionnelle de même que son système juridique, ce qui rendait tout plus aisé).   340 femmes enceintes ont été vaccinées, avec une réduction des grippes chez les mères (Cependant pour avoir fait moi-même des recherches sur des petites séries chez des parisiens faciles à suivre, je me demande comment on peut  surveiller efficacement 340 femmes dans un pays aussi démuni que le Bangladesh.)  De plus c'était un vaccin Glaxo, donc une étude financée par ce laboratoire.On peut donc éliminer cette étude hautement suspecte. Serais-je mauvaise langue voire grognon en ce moment? Non c'est impossible j'ai si bon caractère!

On peut penser que chez les femmes enceintes le vaccin est moins efficace. De plus quand il s'agit d'un nouveau vaccin, personne ne sait rien.

Quelle toxicité des vaccins pour la maman et pour le bébé ?
Dans la plupart des cas, il n'y a pas de souci,  (rappelons que la fréquence du syndrome de Guillain Barré lors de la vaccination antigrippale américaine de 1976 était de 1 pour 56 000 vaccins). Mais les statistiques ne comptent guère si c'est votre bébé, d'autant qu'il n'y a aucune grande série. Va-t-on essayer en disant "Banco"? Voulez vous prendre un risque alors que vous ne savez  pas si le vaccin vous protégera?

Résumé :
Les femmes enceintes sont un peu plus à risque mais pas plus que pour les autres grippes et ce qu’on leur propose n’est pas évalué pour une entreprise à large échelle. Je ne peux pas choisir pour vous car il n’y a pas de bonne réponse.
Si vous ne savez pas quoi faire, donnez vous 15 jours. Dans 15 jours on connaitra déjà un peu les effets indésirables.

Références : 


Effectiveness of Maternal Influenza Immunization in Mothers and Infants. New England Journal of Medecine (NJEM) 359 :1555-1564 October 9 2008 Number 15 (cette étude menée au Bangladesh utilise un vaccin antigrippal Glaxo un hasard sans doute)  (NB: l'accès de l'article complet est réservé aux abonnés)

New England Journal of Medecine  Vol 361 N° 20 du 12 Novembre 2009 (4 articles sur la grippe)

A STEP HEHEAD, Infant Protection Through Maternal Immunization.  Pediatric Clinic’s of North America 47 N° 2 April 2000 449-463
 Ce Lobby ne désarmera pas. Interview de Wendel Porter Ex directeur de la communication d’un géant américain de l’assurance santé « Le Monde » daté du Mardi 24 novembre 2009 (NB l'accès de l'article complet est réservé aux abonnés)



"Faut il vacciner les femmes enceintes? Je pense que personne ne peut répondre à cette question. La mère décidera elle même en dernier ressort. Un joueur de Poker doit savoir, mais que sait-il de l'immunologie, du développement des fœtus et de l'affectivité des futures mères? "

Article susceptible d'être modifié.
Dernière modification notable le 26 Novembre 2006
Le prochain sujet parlera de la grippe aux USA et en Australie et Nouvelle Zélande en France, en Auvergne, car le  NEJM (toujours lui) du 12 Novembre a publié une synthèse pour ces deux pays. J'ai d'ailleurs utilisé les données concernant les femmes enceintes pour forger mon opinion. Laissez moi un peu de temps , c'est en anglais, très technique bourré de pourcentage, et j'ai aussi mes petits patients géniaux  à voir en consultation et de la gravure en taille douce et la vie tout court! Bonne journée!

jeudi 5 novembre 2009

L’absorption digestive de l’eau : physiologie intestinale appliquée au traitement des gastro-entérites

Le tube digestif humain est une machinerie très complexe dont le but est de permettre la digestion et l’absorption des aliments que nous mangeons. Il débute par la bouche avec les dents qui broient les aliments pour les rendre plus digestes. Puis les aliments passent dans l’estomac où ils sont soumis à une attaque acide et enzymatique (de même que les enzymes gloutons des lessives détruisent les taches rebelles, nos enzymes fragmentent les aliments en petits morceaux), puis ils passent dans l’intestin grêle appelé ainsi car il n’est pas gros mais mesure 7 à 8 mètres de long. Cette partie de l’intestin est capitale car c’est là que se passe l’absorption de presque tout, eau, sels minéraux, protéines, sucres, graisses. Dans cet article, nous n’étudieront que l’absorption de l’eau.

Pour indiquer les quantités nous prendrons comme référence un adulte de surface corporelle= 1.73 m² et un nourrisson de 1 an (10 kilos) dont la surface corporelle est de 0,5 m². Les débits sont en effet proportionnels à la surface de la peau et non au poids.


D’où vient l’eau absorbée par notre intestin?

L’eau alimentaire que nous buvons et celle qui est contenue dans les aliments ne représente que 2 à 3 litres pour un adulte et un litre pour un nourrisson de 10 kilos. Contrairement à ce qu’on peut imaginer l’eau  que notre intestin absorbe soit  9 à 10 litres par jour pour un adulte et 2,5 à 3 litres pour un nourrisson vient essentiellement de notre corps . Elle tourne en boucle surtout lors des repas. C'est le cycle entéro-systémique de l'eau!






















Liquides (litres)              adulte                Enfant de 1 an     
apports alimentaires             2 à 3                          1     
Secrétions  digestives             
estomac                                    1,5                            0,5     
Foie                                           0,5                              0,2     
Pancréas                                 1 à 1,5                      0,4 à 0,7     
Intestin grêle                              3                               0,5    
proximal              
Total                                      9 à 10                        2,5 à 3


On voit ainsi que chez l’enfant, la circulation de l’eau est beaucoup plus importante, puisque le tiers de son poids en eau sera sécrétée puis aussitôt réabsorbée au cours des 24 heures. On comprend aisément que toute perturbation des apports (manque d’eau, vomissements) ou des pertes (vomissement, diarrhée, coup de chaleur) puissent aboutir rapidement à une situation critique. C’est pourquoi la diarrhée du nourrisson est à juste titre une situation à haut risque, même si par bonheur, les choses évoluent souvent bien.

Où va l’eau ?

L’eau que nous buvons ou qui est contenue dans les aliments (le lait et ses dérivés sont essentiellement composés d’eau) séjourne dans l’estomac. Elle est modifiée pour avoir une composition assez proche du plasma qui compose notre sang. C’est pourquoi « l’eau pure » reste plus longtemps dans l’estomac. Elle se mélange aux différentes sécrétions et passe par petites quantités dans l’intestin grêle.
C’est l’intestin grêle qui est chargé de l’absorption de 90 % de l’eau qu’il reçoit.
C'est ici qu'ont lieu les processus d'absorption. La structure de l'intestin grêle est faite de cryptes et de villosités, permettant l'augmentation de la surface d'échange entre le bol alimentaire et le tissu. Les cellules spécialisées dans l'absorption des nutriments sont les entérocytes qui présentent à leur surface des micro-villosités qui, comme les villosités du tissu, ont pour rôle d'augmenter la surface d'échange. Ainsi, on considère que l'intestin humain a une surface de contact avec le bol alimentaire équivalente à la surface de deux terrains de tennis (400 m2).



                Bordure en brosse au microscope électronique et à balayage; c'est cette structure cellulaire ainsi que la présence de villosités du tissu intestinal qui permet d'augmenter la surface d'échanges

 

Comment se passe la réabsorption de l’eau ?

Il existe un mécanisme extrêmement efficace et pratiquement toujours fonctionnel : Le couplage entre l’absorption de l’eau, du sel et du glucose. C’est l’entérocyte,  cellule digestive spécialisée dans l’absorption qui est chargé de ce travail.

bordure en brosse











Le glucose (G) est le sucre du raisin. Il est abondant dans le sucre de table (G+ Fructose) , ainsi que dans l'amidon dont il est le composant (G+G+G)... L'amidon se trouve dans le blé (les pâtes), le riz, la pomme de terre, etc...
Na est le sodium qui se trouve dans le sel de cuisine (NaCl).
L'eau se trouve partout, au robinet, dans le lait, les fruits, et tous les aliments

Le co-transport glucose-sodium-eau :
L’eau arrive dans l’intestin du côté de la lumière (lumen). Elle est accompagnée de glucose et de sodium. Au niveau des micro-villosités de la bordure en brosse se trouvent des transporteurs "actifs"spécifiques du glucose et du sodium (en rouge). Ces transporteurs consomment de l’énergie. Le sodium est envoyé, avec de l’eau dans les capillaires puis dans tout notre corps grâce à « la pompe à sodium » située de l’autre côté de la cellule (en vert) ,  sur la membrane baso-latérale. Cette réaction produit l’énergie nécessaire.

Ce mécanisme reste pratiquement toujours en vigueur et pleinement efficace. C’est lui qu’il faut s’efforcer de stimuler en cas de diarrhée aiguë. C’est pourquoi on utilise des solutions de ré-hydratations que l’on donne souvent et de manière fractionnée pour ne pas dépasser les capacités de l’intestin malade. Ces solutions ont été initialement mises au point pour le traitement du choléra qui est un modèle de diarrhée sécrétoire.






















Vibrion cholérique: c'est une bactérie flagellée qui se déplace dans les eaux contaminées
Cliché Université de Bordeaux

La Toxine du bacille cholérique stimule les mécanismes de sécrétion. Elle entraine des diarrhées profuses de 5 à 8 litres par jour et survient dans des pays où l’infra structure ne permet pas les perfusions. De plus, les perfusions tentaient de compenser les pertes mais la diarrhée restait identique. En donnant simplement à boire un mélange d’eau, de sucre et de sel, on a eu la surprise de voir que « ceux qui buvaient avaient des selles moins abondantes que ceux qui ne buvaient pas » et guérissaient plus vite. On avait stimulé les mécanismes d'absorption.

Implications de ces connaissances sur le traitement des gastro-entérites:

Il faut donc stimuler les mécanismes d'absorption, qui sont le plus souvent intacts: deux principes que nous développerons dans un autre chapitre: réhydrater et nourrir. Puisque nous en sommes à l'eau, voyons le côté ré-hydratation: à volonté, fractionné, souvent.


Autrefois, on utilisait, sous forme de soupe, la carotte qui contient jusqu’à 4,5 % de sucre. Ce qui était remarquablement intelligent. La soupe de carotte se fait avec 500 g de carottes pour un litre d’eau, ce qui abouti à une solution contenant 1 gr de sucre par litre comme notre plasma et  un peu de sel. De plus, la carotte apporte des fibres qui chélatent les sels biliaires et diminuent leur pouvoir d’irritation sur le côlon qui ne les apprécie pas du tout. . L’eau de riz légèrement salée, part du même principe puisque le riz est fait essentiellement d’amidon qui est transformé en glucose. Nos grand mères étaient vraiment très fortes !
Les solutions de ré-hydratations orales (SRO) ont balayé la carotte. On pourrait presque le regretter mais "c'est le progrès"!

Que devient le reste de l’eau qui n’est pas absorbée par l’intestin grêle ?
Bonne question j’allais oublier !
Le côlon se situe juste après l’intestin grêle dans le système digestif et mesure environ 1,5 mètre de long. Son rôle est principalement de stocker les déchets, récupérer l'eau, maintenir l'équilibre hydrique, et l'absorption de certaines vitamines, telle que la Vitamine K. Selon que la composition en eau varie de plus ou moins 5 %, les selles peuvent être liquides ou moulées. Mais les diarrhées d’origine colique n’ont pas l’abondance des diarrhées du grêle.

NB:
Cet article est simplement un aperçu d’une petite partie du fonctionnement de l’intestin vis-à-vis de l’eau. Ne tenter pas de soigner seuls vos enfants en cas de diarrhée aiguë. L’état d’hydratation doit être évalué par un médecin. Même si vous avez vu un médecin et que vous êtes plus tranquille, levez vous 2 ou 3 fois durant la nuit pour surveiller le bébé et lui proposer à boire, sans forcer.

Nous verrons une autre fois la "diarrhée aiguë ou gastroentérite". La simple réhydratation ne suffit pas


Remerciements:
Je remercie Le Dr Jehan-François Desjeux pédiatre qui m'a tout appris sur la diarrhée quand il travaillait avec la toxine cholérique à la mise au point des solutions de ré-hydratations. Il est devenu Directeur de recherche à l'INSERM et Professeur à l'INAM.

        Retour au sommaire

jeudi 15 octobre 2009

Alimentation du bébé, les peurs, les craintes, les mères , les pères, les pédiatres


A propos du  témoignage d'Emilie "Le lait de vache, c’est pour les petits veaux"!, je développe un sujet sur les difficultés d’alimentation d’un bébé ainsi que les peurs qui s'y attachent.


Merci Emilie d’avoir précisé votre histoire.

Vous n’avez pas à vous défendre : Certains ne mangent pas de porc, d’autres sont anti  « lait de vache ». la seule chose importante est le bébé ; On peut vivre sans porc et sans lait de vache ; C’est simplement un peu plus difficile pour les pédiatres européens car nous sommes de la civilisation de la vache et du blé.
Les pédiatres ont un métier difficile et ne peuvent pas tout connaître. Soyez sympa avec les pédiatres : en plus des enfants, nous avons les mères et parfois les pères!

Pour rester simple et très caricatural, il existe pour moi en matière d'alimentation bien étudiée:

L’Europe : civilisation de la vache et du blé.
L' Asie : le riz,  le soja et le poisson avec Nuocmam qui pallie le manque de poisson pour les populations pauvres.
L'Amérique Centrale le maïs et les insectes.
L'Afrique du nord avec la farine de blé (le couscous) et une « Rouille » qui apporte les acides aminés manquants indispensables pour ceux qui mangent peu de viande.
Et bien d'autres endroits, mais je suis ignorant  hélas et toute ma vie ne suffira pas pour connaitre tout cela!

En Europe où tout semble accessible, se développent des craintes dirigées le plus souvent contre le lait de vache, le blé  à cause du gluten, les œufs et plus curieusement le poisson.
La peur du lait de vache vient peut être des mauvaises expériences de nos arrières grands mères qui ont vu leurs enfants mourir de « toxicose » lors de l’utilisation de ce lait.
La crainte du blé avec le gluten est moins fréquente heureusement,  mais au pire on peut utiliser les flocons d’avoines qui ne contiennent pas de Gluten ou la farine de maïs, le riz.
La crainte des œufs nous dérange moins car les œufs ne sont plus à la mode pour les bébés. C’est sans doute discutable, mais les modes se moquent de cela.

Ainsi, certaines mères ont des inquiétudes ou des désirs particuliers. Notre rôle  de pédiatre est de comprendre l’origine de ces situations, d’expliquer ce qui est compréhensible et de se débrouiller avec l’irrationnel. On ne peut guère lutter contre l'irrationnel.
Le prototype de l’irrationnel est le schizophrène:
Lorsqu’un schizophrène me dit : « Il y a des cameras dans mes jambes » je n’essaie pas de le convaincre de son erreur et je réponds : « j’entends que tu me dis qu’il y a des caméras dans tes jambes »
C'est un exemple excessif: les mères ne sont pas schizophrènes, mais seulement attentives voire inquiètes.


Emile dit :
« en fait je n' ai pas pu allaiter .. j ai donc du me résoudre au biberon et j ai donné du lait en poudre a mon fils qui se tordait dans tous les sens a chaque biberon , j' ai parlé souvent de mon refus de donné du lait de vache même maternisé a mon fils et personne ne m a comprise , enfin en même temps je cherchais pas a être comprise , mais juste écoutée ... »

En effet il faut écouter les mères. Il existe d’autres laits que le lait de vache :le lait de chèvre (qui n’est pas mieux) le lait de jument ou d’ânesse qui reste difficile à trouver et dont on n’est pas toujours certain de la qualité, le lait de soja qui est très utilisé quoique un peu passé de mode depuis que les vaches ne sont plus folles.

Emilie dit :
.. il n a jamais ete malade , jusqu a la visite des 6 mois ou mon fils avait perdu 100Gr .. et la donc moralisation , je nourrissait mal mon fils etc etc ...
...

Il ne faut pas se focaliser trop sur le poids qui peut varier de 300 à 500 gr en plus ou en moins, selon que la vessie, l’intestin, l’estomac est plein ou vide. C’est le comportement et l’aspect de l’enfant qui est important. Si l’enfant va bien, il grossira le mois suivant.
Les mères sentent cela souvent très bien.


Emilie dit :
j ai donc redonné du lait de vache maternisé .. de nouveau mal de ventre , il ne dormait plus en journée , il a enchainé sur une rhino pharingite qui s est aggravé en otite ..

Le lait de vache maternisé est simplement du lait de vache écrémé, avec des graisses végétales plus dé-saturées et plus de lactose. Il a un moment été presque abandonné car il donnait beaucoup de coliques.
Cependant, je ne pense pas que le lait maternisé soit responsable des rhinopharyngites ou des otites.

Les rhinopharyngites sont liées à des rhinovirus (50 à 60 espèces). Il faut s’immuniser, en général avant 3 ans. Les otites sont fréquentes en période automno-hivernales surtout en collectivités.


Emilie dit :
un osteopathe specialisé dans la nutrition , il m a ecoutéattentivement , m a expliqué mes erreurs , mais a aussi ecouter mes envies .. on est passé au lait de jument...

Bravo, l’ostéopathe qui a su écouter et comprendre le problème d’Émilie (et de son bébé)

Ce témoignage illustre les peurs et les difficultés bien légitimes des mères.

Il est difficile parfois pour nous pédiatres qui avons été formé de manière classique, de répondre à ces attentes parfois déroutantes, mais c’est aussi notre rôle.  Ce témoignage rappelle l’importance d’écouter et l’erreur de croire qu’on peut convaincre là où n’est pas la demande.

Écoutons et répondons à la question posée : C’est ainsi que l’on fait pour les expertises.


Nous avons l'impression de manger de plus en plus mal, de vivre dans la pollution, d'être cerné pas toutes sortes de dangers . Cependant l'espérance de vie n'arrête pas d'augmenter, mais pour combien de temps?
La planète se réchauffe, la corruption se banalise, le danger nucléaire se disperse.
Malgré tout :"La vie est belle" 

Voir aussi

L’allaitement au sein
L’allaitement au biberon : quel lait choisir ?
Diversification de l’alimentation du nourrisson.

        Retour au sommaire


jeudi 1 octobre 2009

la grippe A(H1N1): arnaque ou réalité ? La pandémie, le vaccin, l'enfant


Ça sent le souffre, la corruption !
La grippe espagnole, non, sa cousine, est revenue. Et pourquoi pas la Peste ?
La peste ? Mais vous n'y pensez pas. Il n'y a rien à gagner avec la peste. La peste est due à une bactérie, Yersinia Pestis sensible à des antibiotiques  qui ne coûtent rien, les tétracyclines. Donc rien à gagner, circulez ! Mais si vous avez une heure, relisez  "La peste " d' Albert Camus, en édition de poche pas cher. C'est totalement d'actualité.

Mais avec la grippe A(H1N1) c'est plus juteux!

Il existe plusieurs virus responsables de la grippe: on les repère essentiellement par les caractéristiques de deux protéines de leur enveloppe:

La protéine H pour Hémolysine. Il en existe 16 sous types, mais seuls les 3 ou 5 premiers concernent l'Homme (les autres sont aux oiseaux)
La protéine N pour Neuraminidase. Il en existe 9 types dont 3 chez l'Homme. Nous partageons certains virus avec le canard sauvage, le poulet ou le porc.

La figure ci dessous montre les types de virus au cours du XX eme siècle:








On connait le virus de la Grippe Espagnole (H1N1) de 1918 qu'on a pu isoler, parfaitement conservé dans des tombes congelées d'Alaska.  Par contre on ne sait rien des virus des grippes antérieures.

Jusqu'à la fin des années 1950, beaucoup de virus grippaux moins virulents étaient H1N1. C'est pourquoi les gens âgés l'ont déjà rencontré et sont donc relativement protégés. C'est une bonne nouvelle pour eux. De plus ils pourront sans risque de grippe A, garder leurs petits enfants malades (ou non), si on ferme les écoles, pour que les parents puissent travailler.
 

L'arnaque:



En Angleterre Sir Roy Anderson, Professeur d'infectiologie (Professor of Infectious Disease Epidemiology in the Faculty of Medicine, Imperial College, London) est l'un des premiers à avoir parlé de pandémie lors des premiers cas mexicains (avant l'OMS qui a emboité le pas) et à demander l'utilisation des antiviraux. Il a reçu en 2008, 128 000 € comme co-directeur de GSK (Glaxo Smith Kline) laboratoire pharmaceutique qui produit un médicament antigrippal (Le Relenza) et un vaccin pour la grippe A. C'est un très beau coup financier qui jette un très fort discrédit sur toute la suite. On parle poliment de conflits d'intérêts. Mais c'est de notre santé qu'il s'agit. Ce sont nos enfants que l'on veut vacciner.

A Genève, Margaret Chan, directrice de l'OMS est soupçonnée d'avoir "bien facilement" cautionné la modification des règles de classification des épidémies afin de pouvoir déclarer la pandémie de niveau 6 malgré le faible nombre de cas de grippe A. Certains demandent sa démission.

Ce qui pose problème, ce n'est pas seulement le vaccin en soit, mais la politique de santé.
On nous dit:

1. La grippe est très contagieuse. Faux: il y a très peu de cas. J'étais il y a 2 jours à un spectacle, je n'ai entendu personne tousser durant 2 heures 50 minutes donc pas de grippe. En pleine pandémie, c'est étonnant. Et en septembre, j'ai vu deux enfants de 5 et 15 ans présentant des symptômes évoquant la grippe mais laquelle ? Ils sont guéris.

2. Les écoles sont fermées à partir de 3 ou 6 cas avérés (comment avère-t-on ?) Pour faire un diagnostic exact, chez nous, il faut aller à l'hôpital qui fait le prélèvement nasal et l'envoie  vers la ville voisine qui réalise le test: le coût est de 80€ pour le transport + celui de l'examen par PCR (biologie moléculaire) entre 120 et 200 € non remboursés. Tout cela pour recevoir ensuite du paracétamol. Inutile de dire que peu de personnes peuvent se permettre de jeter 300 € par la fenêtre !



3. Cette grippe est 100 fois plus dangereuse que la forme habituelle.  Faux: les morts en France et dans le Monde sont rares, plus rares qu'avec la grippe saisonnière. Les statistiques sont faites sur 10 cas. Est-ce bien sérieux ?



4. La grippe touche les gens jeunes et en bonne santé: Vrai: elle touche les gens jeunes car les gens âgés sont immunisés par les épidémies anciennes. Les gens jeunes sont en général en bonne santé. On remarquera cependant que les formes mortelles ont concerné des personnes le plus souvent fragiles. Cette grippe n'a donc rien d'original.


5. Les nourrissons et les petits enfants sont plus à risque: Discutable: d'où sort cette "vérité" révélée ? Est-ce une affirmation de principe ? Valable pour les gastro-entérites surtout dans les pays où sévit la malnutrition ? Hormis un cas aux Antilles chez un enfant de 18 mois "très fragile" il n'y a pas eu de complications. Dans les pays riches, les nourrissons sont normalement soignés et ne sont pas plus à risque que d'autres enfants. On prend un peu plus de précautions car ils ne peuvent pas nous dire quand ça ne va pas et sont entièrement dépendants de leurs parents.

On ne les vaccinait pas avant, alors pourquoi maintenant ?


6. Il faut vacciner les femmes enceintes:  Faux: et cela ne coûtera pas trop cher car avec toutes les rumeurs et les réserves habituelles concernant les vaccins et la femme enceinte, peu de futures mères iront se faire vacciner.

Dans cette histoire rien n'est démocratique, ni transparent.

Le gouvernement fait l'épidémiologie, dit qui il faut vacciner. Le Préfet organise la campagne de vaccination en mettant de coté les médecins traitants. Les vaccinateurs sont volontaires mais certains notamment en service de PMI (Protection Maternelle et Infantile) ont déjà été réquisitionnés sans qu'on leur demande leur avis. Volontaires ou non, ils passent sous le statut de la réquisition pour "les assurer et les rendre non responsables" en cas de pépin. S'il n'y a plus de responsables, où va-t-on ? Heureusement, notre ministre de la santé, Mme Bachelot qui sait que le "H" du virus H1N1 indique qu'il vient de Hong Kong, veille sur nous. Cela nous tranquillise.


La réalité:

Pour autant que tout ne soit pas complètement bidonné, on peut donner les informations suivantes: Ce virus est peu contagieux et peu dangereux. C'est celui d'une grippe saisonnière dans une forme plutôt atténuée.


Le virus grippal actuel et la fabrication du vaccin:

Le virus de la grippe "porcine" porte des protéines de type H1 et N1 un peu différentes des précédentes. Elles ne sont pas nouvelles puisque la grippe de 1918  était de ce type. Ces protéines comportent des parties fixes et des parties variables qui obligent à modifier les vaccins régulièrement comme lors des grippes saisonnières. Certains changements  plus importants (grippe aviaire, ou grippe actuelle porcine) semblent favorisés par un passage du virus chez un hôte intermédiaire comme le porc, le canard, le poulet.



La fabrication des vaccins antigrippaux est connue de longue date mais reste difficile. Il s'agit de très haute technologie. Seuls 5 ou 6 laboratoires dans le monde ont la capacité de mettre au point et développer un vaccin à grande échelle.

Les deux protéines H et N sont utilisées pour fabriquer les vaccins.  Tout ou partie de ces deux protéines, sont produites en quantité par culture du virus puis extraites, stabilisées et parfois combinées à des adjuvants ou des conservateurs pour arriver au vaccin.




l'hydroxyde d'aluminium est largement utilisé dans la plupart des vaccins. Sans lui, certains vaccins seraient inefficaces. Il suscite des peurs à mon avis peu fondées.



Les Squalènes sont d'utilisation plus récentes et donc plus suspects. Pourtant ce sont des substances naturelles largement répandues chez l'Homme car il s'agit de précurseur du cholestérol. Cependant "naturel" ne signifie pas "anodin".



Un mot sur le Thiomersal ce n'est pas un adjuvant mais un conservateur qui stabilise le vaccin et le rend plus facile à transporter. Cependant, beaucoup de pays (dont la France) le déconseille car il contient du mercure. Il se pourrait que les vaccins multi doses prévus pour les campagnes de masse en contienne. Vigilance!

Que faire ?

Vivre normalement, acheter des mouchoirs jetables et consulter son médecin en cas d'inquiétude. 
Avec tout ce battage médiatique, nos cabinets sont remplis d'enrhumés qui nous disent qu’ils ne seraient pas venus habituellement mais, vous comprenez...
Oui, je comprends parfaitement.



Si les années précédentes, vous n'avez pas été vaccinés, il faut attendre de voir ce qui se passera dans les autres pays. Les États-Unis ont souvent une longueur d'avance sur nous en matière de vaccins. Leur expérience nous sera (peut être) précieuse.

Si vous êtes fragiles, c'est à vous, avec votre médecin, de décider.

Je donne simplement des éléments de réflexion. Chacun est libre de gérer sa santé, ses craintes et ses espoirs.

dimanche 20 septembre 2009

Diversification de l’alimentation du nourrisson.

La diversification de l’alimentation du petit bébé se discute vers l’âge de 3 à 5 mois. Pour l’enfant nourri au sein, elle peut être reportée car le lait maternel suffit jusqu’à 12 ou 18 mois.

La diversification subit des effets de mode. Pendant longtemps, certains l’on retardée au maximum pour éviter les allergies tandis que d’autres plus rares s’appuyant sur le concept de la « tolérance immunitaire » diversifiaient plus tôt.
La tolérance immunitaire fait référence à une période où l’enfant va presque tout accepter sans souci.

Comment savoir ? Seule l’expérience et l’Histoire permettent de s’orienter. On a autant de conseils que de grand-mères, de pédiatres, d’experts.

Je suis un pédiatre (nutritionniste durant 8 ans) situé entre les grand-mères et les experts :
les grands-mères ont nourri leurs enfants dont on connaît la santé. Les experts ont fait beaucoup d’études qu’ils présentent à de grandes réunions (congrès) le plus souvent financées par l’industrie agro-alimentaire. Je préfère souvent l’avis des grand-mères à celui des experts.

Beaucoup disent que le lait en poudre exclusif convient jusqu’à 6 mois. C’est sans doute vrai, mais si cela convient, ce n’est pas pour autant indispensable. Cette affirmation est discutable, car le lait en poudre ou en brique est cher.  Beaucoup de gens sont dans des situations précaires, il faut en tenir compte.

En pratique comment diversifier ?
Les grands principes :
1. Il faut aller doucement, un seul aliment à la fois et observer quelques jours.
2. Il est préférable pour éviter les allergies de donner aux enfants les aliments que leurs ancêtres ont mangés depuis 500 ans. Ainsi les petits européens éviteront les fruits exotiques surtout les fruits de la passion, ainsi que les cacahuètes. Les asiatiques mangeront aussi du soja et des papayes, les noirs africains ne craignent pas les arachides, le manioc.

A 3 ou 4 mois on peut donner :  


  des légumes à midi bien cuits et mixés :
 carottes,



pommes de terre,













courgettes,


d’abord une ou deux cuillères à café puis 50 a 130 grammes faits maison, ou en petits pots, ou surgelés.











Des fruits de nos ancêtres au goûter:

Pomme, poires, coings, en compote, puis banane écrasée très bien supportée.



On complète le repas avec un laitage (biberon) parfois réduit, si l’enfant a moins faim.


A 5 mois :
Il est utile d’apporter du fer, car hormis le lait maternel, le reste de l’alimentation est carencé. Le meilleur fer est celui de la viande. Il est bien absorbé. On commencera donc avec une cuillère à café de

poulet, dinde ou jambon finement mixé mélangé aux légumes.

On peut compléter par un yaourt nature avec un peu de sucre ou de confiture pour donner du goût. Les yaourts d’adultes brassés ou non, font très bien l’affaire. Il est inutile d’acheter à fort prix des aliments pour bébés. Les petits suisses nature font aussi l’affaire. Mais ils sont plus égouttés que les yaourts et donc plus riches. On ne les sucrera pas trop.



Apports de Calcium:

Le lait 1er ou 2eme âge, ou dit "de vache", comme si les autres n'en étaient pas, les yaourts sont similaires pour les apports de calcium. Le gruyère, c'est du lait concentré apportant 8 fois plus de calcium, il faut 8 litres de lait pour en faire un Kg. Quand on donne du yaourt, on peut diminuer d'autant la dose de lait. On ne donnera pas trop de gruyère (dans la purée) car il est riche en sel.

Dans tous les cas, on tient compte de l’appétit de l’enfant. Quand il n’en veut plus, on arrête. Seuls quelques enfants très voraces doivent être tempérés si leur poids s’envole.


Les autres étapes de la diversification sont sujettes à discussion :

Le poisson, l'œuf (blanc et jaune 1/4) d'abord cuit dur, sont introduits traditionnellement vers 7 mois en remplacement de la viande ce jour là.
Le chocolat vers 7 mois aussi. Pour celui ci c'est très variable!

Vers 9 mois ou un an, on peut employer sans souci du lait de vache stérilisé, demi écrémé en le diluant avec un tiers d'eau car il est trop riche en protéines ( 40 gr par litre) et en rajoutant des céréales qui apportent des calories et des acides gras dénaturés. On a ainsi  un "genre de lait de croissance maison " très économique. Et comme bébé boit parfois l'eau de son bain dans lequel il a fait pipi, on peut lui donner de l'eau du robinet , si on ne l'avais pas déjà fait depuis la naissance.


Mais on peut très facilement l'adapter  pour l'utiliser dès 9 mois sous la forme de:

Le lait de croissance-maison : utilisé avec succès pendant 25 ans à mon cabinet:
Lait de vache demi écrémé, stérilisé, pasteurisé ou bouilli
dilué jusqu'à 2 ans  (1/3 d'eau et 2/3 de lait)
enrichi d'une farine pour bébé: une cuillerée dose pour 50 ml  de lait (dans un biberon de 200 ml on met donc 4 doses).
Cela fait parfaitement l'affaire. Et c'est  6 à 10 fois moins cher. Pourquoi dépenser plus pour le même résultat .


Avant 2 ans : il faut éviter les coquillages filtrants (moules, huitres) ainsi que les crustacés (crevettes …), les fruits de la passion, les cacahuètes que l’on trouve dans les « Curly », certains ajoutent les Kiwi et le miel.

Après 2 ans, il est illusoire de vouloir interdire quoi que ce soit, sauf chez certains enfants allergiques ou intolérants.


"Bon appétit : Le repas est un moment de calme et d'échange"

Images Wikipedia sauf poulets (Dr gamin)

Voir aussi: 
L’allaitement au sein
L’allaitement au biberon : quel lait choisir ? 


                               mis à jour le08/01/2017

      Retour au sommaire